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Le séisme d’octobre

Le séisme d’octobre
Il y a 30 ans, en octobre 1988, commençait une nouvelle période dans l’histoire contemporaine algérienne. Ce mois là de violentes émeutes, à travers tout le pays, allait entrainer l’effondrement du système du parti unique (FLN). Le journal El Moudjahid titrait ‘’Halte au vandalisme’’, et, le 7 octobre, les troubles s’étendent aux principales villes algériennes. 300 arrestations sont annoncées officiellement à Alger.  Cette fin du parti unique suscitera bien des interrogations. Les émeutes d’octobre 1988 n’ont-elles été qu’un vaste complot destiné à « ravaler » le système, à en finir avec certains membres du FLN au profit d’autres clans ? 30 ans après, certains le pensent toujours. De toute façon, avec l’« octobre noir », arrive le temps des explorations méthodiques et des inventaires historiques. On pouvait lire ces lignes dans l’hebdomadaire Algérie-Actualité du 24 novembre 1988: « Les enfants d’octobre 1988 ressemblent étrangement à ceux du 8 mai 1945, à ceux de novembre 1954, à ceux de décembre 1960. […] Entre tous ces enfants, il n’y a pas qu’une ressemblance, il y a identité de revendication, sauf à renier l’histoire du mouvement national algérien contemporain. L’examen lucide de notre histoire, l’humble étude des faits, de tous les faits, hors de tout exercice d’exorcisme, nous permettront certainement de régler nos problèmes. Encore faudrait-il recouvrer notre mémoire, toute notre mémoire, sans “sélection de couleurs”». Depuis, le pays continue de s’enfoncer. En octobre 1988, le pays n’avait pas d’argent, mais il y avait une réelle volonté de s’en sortir. En 2018, l’Algérie a de l’argent, mais elle est incapable de se dessiner un avenir ». La société civile qui a toujours répondu présente pour la sauvegarde de la République s’est rétrécie comme peau de chagrin. Le pluralisme politique est en hibernation. Où se trouvent les enfants d’Octobre aujourd’hui ? ». Pour les jeunes, « les événements d’octobre ne constituent pas le sujet de nos discussions. » Ils n’en savent pratiquement rien, et sont loin de connaître la révolte mémorable de leurs aînés. A Bab el Oued, centre de la révolte, bien peu nombreux sont ceux qui en parlent encore». Mais cette disparition n’est qu’apparente.


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Fri, 05 Oct 2018 19:46:00 +0200

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